Tester son activité au sein d’une couveuse d’entreprises
Publié le mercredi 14 février 2018 par Celine Lieffroy | 0 commentaires
Classé dans : Statuts - Couveuse - Accompagnement - CAPE -

La couveuse est un dispositif qui permet de tester son activité sur le marché sans s’immatriculer et tout en bénéficiant d’une formation au métier d’entrepreneur.

Sous contrat CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise), vous pourrez communiquer, faire vos devis, facturer tout en conservant votre trésorerie pour vous rembourser vos frais et préparer votre sortie.

Cette phase de test peut durer jusqu’à trois ans, mais aussi être plus courte, en fonction de l’évolution de votre projet.

Vous gardez le statut qui est le vôtre à l’entrée de la couveuse, par exemple demandeur.e d’emploi indemnisé.e, ou salarié.e à temps partiel
Vous êtes couvert.e pour les risques liés à votre activité…

Pour en savoir plus sur le dispositif : http://jetestemonentreprise.com
Pour en savoir plus sur le contrat CAPE : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11299

Découvrez les témoignages de ces 5 secrétaires indépendantes qui sont passées par une couveuse afin de tester leur activité.

Brigitte est secrétaire indépendante dans le Nord-Isère (38)

À 55 ans, Brigitte avait exercé pendant un peu plus de 25 ans comme assistante de direction et secrétaire commerciale spécialisée en exportation.
Elle est bilingue français-anglais.

C’est en février 2016, suite à un licenciement économique, qu’elle a créé Secret de Clavier au sein de la couveuse Auxime.

Elle réfléchissait à ce projet depuis des années sans oser franchir le pas.

« Le déclic s’est fait lorsque je me suis vue rechercher un emploi, à 53 ans, sans l’envie de continuer dans le salariat. Je n’avais plus la motivation ni l’envie pour travailler avec un patron au-dessus de moi. »

En tant que secrétaire indépendante, Brigitte propose essentiellement de la gestion administrative et commerciale (notamment export) et de la communication sur le web.
Elle travaille le plus souvent à distance, même si elle peut se déplacer dans un rayon de 20 km autour de chez elle.

C’est un prestataire de Pôle emploi qui lui a parlé du dispositif de la couveuse pour la première fois.

« Je ne savais pas par où commencer pour travailler en solo, c’était un vrai casse-tête, j’étais mal informée… »

C’est comme ça qu’elle s’est rapprochée d’Auxime, qui n’était pas la structure la plus proche de chez elle, mais qui lui avait été recommandée.

Après un rendez-vous de 2 heures qui lui a permis d’en savoir plus sur le fonctionnement de la couveuse, Brigitte a été de suite acceptée. Elle a pu signer un contrat CAPE d’une durée de 1 an (renouvelable deux fois).

« Ce qui m’a convaincu, c’était d’être entourée et suivie en cas de questionnements ou de doutes et de savoir que ma comptabilité était gérée. C’est plus facile pour débuter en indépendant. On se sent plus léger, car il y a moins à gérer. »

On lui avait demandé de fournir un CV, la copie de ses diplômes, ainsi que de remplir un questionnaire détaillé sur son projet.

Depuis son intégration, Brigitte « se débrouille seule » pour conduire son activité. Elle dispose des documents administratifs de la couveuse et peut les appeler ou les contacter quand elle rencontre des problèmes ou a des questions. Les rendez-vous téléphoniques peuvent durer 30 minutes ou 2 heures, en fonction des besoins.

« Une personne est attribuée à chaque porteur de projet, ce qui fabrique un lien plus intimiste pour raconter ses doutes et ses problèmes. »

Le coût de la couveuse s’élève à 10 % du chiffre d’affaires.
Cette commission comprend tous les services : accompagnement, assurance, outils de gestion…

Auxime organise également des formations gratuites incluses dans le parcours des personnes couvées.

Malheureusement, du fait de son éloignement, Brigitte n’a pas pu tellement profiter de ces formations et ateliers.

Passer par un organisme tiers peut parfois compliquer la démarche commerciale, quand le client ne comprend pas bien le fonctionnement.

« Souvent, je simplifie en parlant de portage. Sinon, on sent qu’il y a des hésitations.
J’ai eu une fois un souci avec un client (grosse entité connue) qui ne voulait pas en entendre parler, mais qui finalement a compris. Ça a été une petite bataille !
 »

Brigitte rassemble ses demandes de facturation en fin de mois et envoie les documents elle-même à ses clients (sinon, la couveuse propose de les envoyer).
Elle est complètement autonome sur les devis.

Elle conserve ses factures d’achats et les passe en frais pour se les faire rembourser sur la trésorerie générée par son activité.

Cela peut être des achats de matériels bureautiques et informatiques, des frais kilométriques lors de déplacement chez les clients, des frais de téléphonie (elle passe 80 % de ses factures de téléphone et d’internet)…

En 2017, elle a ainsi pu se rembourser 2 000 euros de frais.

Comme elle touche encore les allocations de Pôle emploi, elle réserve sa trésorerie au développement de son activité et ne s’est pas versé de rémunération.

Elle touchera le solde de son compte sous forme de salaire à sa sortie de la couveuse (environ 45 % de cotisations sociales), en février 2018.

« Après ces 2 années, je me sens prête à voler de mes propres ailes ! »

Au moment où je rédige cet article, Brigitte s’est déjà immatriculée comme micro-entrepreneure, statut qu’elle a choisi pour « la simplicité et les charges un peu moindres ».

Au final, quels ont été les points positifs de la couveuse ?

« L’accompagnement, la gestion, y compris les relances d’impayés qui ont été parfaites et fructueuses, le fait de pouvoir travailler seule, mais de savoir qu’on peut avoir une épaule, si besoin. C’est important au départ. »

Et les points négatifs ?

« Pour une personne qui se lance, je n’en vois aucun. Tout est bénéfique, si on sait en profiter.
Juste peut être dire qu’on n’a pas toutes les réponses attendues, d’où l’importance d’un forum comme celui des télésecrétaires ou du pack installation qui nous aide dans ces cas-là aussi.
 »

Pour Brigitte, la couveuse a été une étape importante pour la conforter dans son projet.

« Même si nous sommes professionnelles avec plusieurs années à notre actif, nous allons quand même vers quelque chose de nouveau en nous lançant en indépendante. Il faut accepter d’écouter et d’apprendre pour avancer plus vite. »

Adélaïde est secrétaire indépendante et graphiste dans le Tarn (81)

Elle a 36 ans, et elle est diplômée d’un BTS assistante de direction effectué en alternance dans le domaine de l’import de prêt-à-porter/intermédiation commerciale, domaine dans lequel elle a travaillé pendant quasiment 10 ans.

« J’étais le lien entre les clients professionnels (boutiques) et les fournisseurs (marques étrangères). La majeure partie de mon travail consistait dans la gestion des litiges (erreurs de livraison, défauts, retours), relances, plans de financement, saisie des commandes et réassorts sur logiciels internes, etc. »

C’est suite à un licenciement économique qu’elle a créé Une Rousse à la rescousse.

« Je voulais travailler à mon rythme, tout en élevant mes enfants, sans contraintes horaires. Je voulais toucher à différents secteurs. En 2 mots : liberté et diversité. »

Le choix de la couveuse est arrivé assez tard dans son projet, alors qu’elle était réticente à s’inscrire comme micro-entrepreneure.

« Après avoir parcouru le forum en long, en large et en travers, et épluché les différents statuts, j’ai finalement pris RDV avec la CCI. Ils m’ont renvoyée vers la BGE, et c’est là que j’ai découvert le principe de la couveuse. »

Spécialisée dans la gestion de clientèle, l’infographie et la création de sites web, ses clients sont plutôt des professionnels, mais de secteurs très variés.

Adélaïde travaille principalement à distance, pour les prestations de communication visuelle, ainsi que pour celles de secrétariat, mais elle peut également se déplacer dans les locaux de ses clients, à leur demande.

« J’ai choisi de tester mon activité en couveuse pour avoir des conseils, un suivi régulier, et pour ne pas avoir à gérer les démarches administratives (comble de la secrétaire) auprès des différents organismes, tel que le RSI. »

Après un premier RDV, le conseiller BGE l’a inscrite à une réunion d’information sur la couveuse.

Ce qui l’a finalement convaincue de rejoindre la structure :

  • la sécurité apportée par ce statut
  • la facilité pour piloter l’activité depuis leur outil en ligne : il permet de créer des devis et de les transformer en facture en 1 clic
  • le fait de récupérer la TVA et de pouvoir déduire ses achats et frais
  • le fait que les couvés bénéficient du statut de « demandeur d’emploi en longue création d’entreprise », ce qui permet de conserver certaines prestations
  • le fait de cotiser pour le chômage et la retraite…

Adélaïde n’a pas eu le choix de la couveuse, puisqu’il n’y en avait qu’une dans son département.

Son dossier, appuyé par son conseiller, est passé en commission, hors de sa présence.

Elle a signé son premier contrat Cape en février 2016, et vient de renouveler son 3ème et dernier contrat, malgré quelques déceptions…

La première année, Adélaïde a bénéficié d’un RDV personnalisé par mois pour faire le point sur son activité et ses objectifs.
Des ateliers devaient être également organisés avec les autres membres de la couveuse, des « cafés à idées » et bilans mensuels collectifs.

« C’est là que j’ai commencé à être déçue. La première fois que j’y ai participé, nous étions 2 sur les 20 prévus. J’attendais un retour d’expérience et de rencontrer du monde pour démarrer un petit réseau. Et puis, les mois suivants, avant même d’avoir le temps de m’inscrire, je recevais l’annulation des RDV, faute de participants… »

La deuxième année, elle n’a plus eu droit qu’à un seul RDV de suivi, lors du renouvellement de son contrat Cape, malgré les engagements contractuels de la structure qui imposait au moins un RDV tous les 2 mois.

En plus des 10 % de commission de la couveuse, la BGE a ajouté une participation forfaitaire de 20 euros/mois pour chaque couvé.

La structure n’est pas aussi réactive que le souhaiterait Adélaïde :

« Dans le courant de l’été 2017, on m’a proposé un poste salarié à mi-temps. J’ai contacté BGE afin de savoir si je pouvais cumuler cet emploi avec mon CAPE. Je n’ai obtenu aucune réponse. L’association avait fermé durant 3 semaines, sans prévenir les couvés. »

Autre déception :

« Mon conseiller savait que je souhaitais intégrer une formation plus poussée en web et infographie. Or, il n’a pas été fichu de me dire qu’au sein de BGE existait une formation designer web sur 8 mois qui correspond à 100 % à mes attentes. Je l’ai découvert par hasard en surfant sur internet, alors que celle-ci était commencée depuis 2 semaines… »

Malgré ses rapports plutôt tendus avec la structure, Adélaïde a choisi de renouveler une dernière fois son contrat CAPE.

Vis-à-vis des clients, la couveuse est « transparente », si ce n’est dans les mentions obligatoires sur les devis et factures.
Personne ne lui a jamais posé de question.

Elle est complètement libre au niveau de ses devis et factures qu’elle réalise depuis les outils de BGE.
Il y a juste un contrôle au niveau des dépenses supérieures à 500 euros.

Quant sa trésorerie le permet, elle demande le remboursement de ses frais, notamment les frais téléphonique et internet, les frais kilométriques, le renouvellement de ses sites internet (une fois par an), une partie de son loyer/électricité (à hauteur de 10 %), ainsi que des achats ponctuels, comme de la papeterie ou du matériel informatique (logiciels spécifiques au graphisme).

Cela représentait environ 2.000 euros, en 2016, et moins de la moitié en 2017.

Adélaïde a choisi de ne pas se rémunérer, et de garder sa trésorerie sur le compte de la couveuse (déduction faite de ses remboursements de frais).
Elle continue d’être indemnisée par le chômage (ASS).

À sa sortie de la couveuse, elle récupérera ses sous via une rémunération CAPE, déduction faite de la commission de BGE (10 %) et des cotisations sociales.

Au final, la couveuse n’a pas complètement répondu à ses attentes.

« Je pensais qu’il y aurait plus de communication, des rencontres conviviales avec les couvés, pas forcément à caractère professionnel, juste histoire de nouer des liens, de savoir qui fait quoi pour d’éventuelles recommandations… »

Mais Adélaïde reste convaincue de l’intérêt de ce dispositif.

« Je crois que ma mauvaise expérience est liée à une mauvaise équipe et une mauvaise gestion/organisation. Si c‘était à refaire, je referais le même choix au sein d’une autre couveuse.  »

Pour elle, la couveuse reste un bon compromis quand on hésite sur le choix du statut…

Claire est assistante indépendante dans le Loiret (45)

Elle a 38 ans et vis dans l’agglomération orléanaise.
Titulaire d’un BTS assistante de gestion et d’un DU en logistique, elle a commencé par travailler dans le secteur du transport où elle a notamment occupé les postes de coordinatrice et de chargée de clientèle.

Elle a créé CA Burogestion en mai 2012.

« Le déclic s’est fait petit à petit, quand j’ai déménagé à la campagne. J’étais loin du boulot, avec de longs trajets en voiture. J’ai commencé à m’intéresser au télétravail indépendant. La création du statut d’auto-entrepreneur m’a aussi motivée pour me lancer. »

Depuis 2014, elle est revenue habiter près d’Orléans, plus proche de ses clients qui sont plutôt des indépendants (artisans, consultants…)

Claire propose des prestations de téléprospection et d’assistance à la gestion, relance des impayés, devis, factures, aide à la préparation de la TVA...
Elle travaille majoritairement sur site, dans les locaux de ses clients.

Elle voulait tester son activité, n’y connaissait rien en entreprenariat et avait besoin d’être conseillée et épaulée.

C’est en se renseignant sur internet qu’elle a découvert le dispositif de la couveuse.
Elle les a rencontrés pour un RDV dans leurs bureaux, puis est passée en commission.

« Oralement, j’ai présenté ce que je voulais faire. Les membres de la commission m’ont posé plusieurs questions pour tester ma motivation. Ils m’ont clairement dit que les petits entrepreneurs n’avaient pas besoin de prestataires comme moi, qu’ils se débrouillaient tous seuls. Finalement, quelques jours plus tard, j’ai reçu un mail pour m’informer qu’ils m’intégraient dans la couveuse. »

Claire approuve ce système de commission qui permet de tester le sérieux des futurs couvés.

« Bizarrement, moi qui suis timide et anxieuse, j’étais très à l’aise le jour où j’ai passé mon “grand oral”. »

Elle a donc intégré la couveuse en mai 2012, et en est sortie un an après, en mai 2013, pour se lancer en micro-entreprise.

Une fois intégrée à la structure, elle a participé à des journées de formation animées par des intervenants diversifiés : un professionnel du marketing, une personne de la couveuse pour la comptabilité, une personne du RSI, une personne de la Chambre des métiers…

« Pour pouvoir être en couveuse, il faut être sans emploi ou travailler à temps partiel, car les réunions et les formations prennent beaucoup de temps. »

En tant que couvée, elle devait rencontrer tous les 15 jours un conseiller pour faire le point sur les actions réalisées.

Claire qualifie ses rapports avec la structure de « très bons ».

« Comme ils ont vu que je me donnais à fond, ils m’ont beaucoup soutenue et aidée. »

Elle prenait soin d’expliquer à ses clients qu’elle n’avait pas encore de numéro Siret, mais qu’elle était en couveuse.
Les mentions de la couveuse étaient indiquées sur les devis et les factures et c’est la structure qui encaissait le chiffre d’affaires réalisé par Claire.

« À chaque fois que j’adressais une facture à un client, j’envoyais une copie par mail à la couveuse. Je tenais également un registre de mes ventes, comme si j’étais déjà immatriculée. »

Le chiffre d’affaires réalisé lui permettait de se rembourses ses frais.

« Je savais que j’allais avoir besoin d’un ordinateur dédié à mon activité, donc j’ai mis un peu d’argent de côté pour avancer l’achat de celui-ci. Une fois que j’avais encaissé assez de chiffres d’affaires grâce à mon activité, la couveuse m’a entièrement remboursé mon PC. Il en a été de même pour mon site internet et mes cartes de visite, j’ai été remboursée au fur et à mesure. »

Sur un an, elle a pu se faire rembourser environ 1.500 euros.

Claire touchait alors les allocations chômage, ce qui lui permettait de ne pas avoir à se rémunérer.

À sa sortie de couveuse, elle a reçu un chèque correspondant au reliquat de son chiffre d’affaires, somme qu’elle a déclarée comme premier chiffre d’affaires de son auto-entreprise.

Claire a choisi le statut micro pour sa simplicité, mais aussi, parce qu’au regard des chiffres, c’est le statut qui lui convenait le mieux.

Elle ne voit aucun point négatif à la couveuse, et conseille le dispositif pour « les personnes qui ont un projet bien ficelé, mais qui ont besoin de tester et d’être soutenues pour créer leur entreprise. »

Élisabeth est secrétaire indépendante dans le Vaucluse (84)

Élisabeth a créé ISA D.S. Secrétaire indépendante en avril 2014, parce qu’elle ne trouvait pas de travail salarié.

Polyvalente, elle propose des prestations sur site à une clientèle locale (kinésithérapeute, apiculteur, vendeuse de carrelage…)

Elle a opté pour la couveuse, car elle avait besoin d’être guidée et ne voulait pas se lancer seule.

Comme Claire, elle a découvert le dispositif via des recherches sur internet.

Elle a d’abord assisté à une réunion d’information, avant de prendre un RDV. Puis, elle a monté son dossier et s’est présentée devant le président de la couveuse.

Élisabeth a finalement intégré le dispositif en avril 2014, et y est restée jusqu’au 31 décembre 2015.
Elle bénéficiait d’un RDV mensuel avec un conseiller et de formations, tout en continuant à toucher ses allocations chômage.

Ses frais étaient remboursés sur la trésorerie générée par son chiffre d’affaires.

Elle a pu récupérer le reste de sa trésorerie à sa sortie de couveuse, sous forme de rémunération, moins les cotisations sociales.

Pour elle, il s’agit d’un bon dispositif quand on a besoin d’être accompagné et qu’on n’a pas besoin de se rémunérer (allocation chômage).

Esther est secrétaire indépendante dans le Bas-Rhin (67)

Elle a 51 ans et a créé son activité R.E.Activité, en 2012, devenue une EURL en juillet 2015.

Après un BTS secrétariat trilingue, Esther a travaillé pendant 3 ans dans un service export du secteur de l’habillement (où elle s’occupait de clients américains, russes et belges), puis pendant 23 ans chez un très grand fabricant de menuiseries extérieures (chez qui elle a occupé une dizaine de postes, de secrétaire à responsable de service pose/SAV, en passant par secrétaire de direction et responsable d’agence.

« Après ces 23 années, le poste qui m’avait été proposé ne me correspondait plus. J’ai décidé de me lancer dans le secrétariat indépendant et d’être mon propre patron !  »

Esther aspirait à organiser son travail comme elle l’entendait et voulait faire de nouvelles rencontres.

« Surtout, je me suis dit qu’il y avait un potentiel, que le monde du travail était en train de changer. On n’est plus dans un schéma de travail continu chez le même employeur toute sa vie. On se rend compte qu’actuellement, les générations qui démarrent dans la vie active vont avoir plusieurs emplois, plusieurs employeurs, plusieurs carrières. »

En tant que secrétaire indépendante, ses clients sont surtout des indépendants, soit en EURL, SARL, ou SASU, mais elle travaille également avec une PME de 200 personnes.

Esther propose essentiellement de la gestion administrative (secrétariat, courriers, démarches administratives, classement…) et de la gestion commerciale (devis, factures, relances des paiements, classement des documents pour les experts-comptables…). Elle a aussi quelques clients en téléprospection B to B.
Elle intervient à la fois sur site (60 %) et à distance (40 %).

C’est le Pack installation qui lui a fait découvrir les différentes structures qui pouvaient accompagner les secrétaires indépendantes.

« J’ai choisi de me lancer en couveuse d’entreprises, car cela m’offrait la sécurité, l’accompagnement et une transition parfaite entre le monde du salariat et le monde de l’entreprenariat. »

Elle a trouvé sa structure lors de sa visite au salon « Créer sa boîte en Alsace », ce qui lui a permis de discuter avec les personnes présentes sur le stand.

« J’ai pris rendez-vous avec eux, j’ai monté mon dossier de créateur d’entreprise et je suis passée devant une commission pour défendre mon projet. »

Pour intégrer le dispositif, il fallait avoir un projet qui tienne la route (ce qui était le cas), c’est-à-dire cohérent (entre les tarifs, le secteur et les clients) et faire potentiellement du chiffre d’affaires.

« En fait, il faut être à l’aise pour prendre la parole devant une dizaine de personne. Je connaissais mon projet par cœur pour y avoir travaillé depuis des mois. J’étais persuadé de la réussite de mon projet et surtout hyper motivée. »

Finalement, Esther a intégré sa couveuse en 2012 et l’a quitté en juillet 2015.

Assez autonome, elle a eu peu besoin de la structure.

« Le Pack installation m’a donné quasiment toutes les clés de la création d’une structure de secrétariat indépendant.
Je pense que la couveuse peut être très utile pour les secrétaires qui ont besoin de supports, de soutien et de formations, surtout sur la partie commerciale
. »

Ses rapports avec la couveuse étaient « bons », mais « rares ».

« J’étais surtout en lien avec la secrétaire-comptable pour mes frais et mes facturations. »

Elle rencontrait peu son référent, ce qui lui convenait parfaitement.

« J’aurais pu la rencontrer plus souvent, si j’en avais ressenti le besoin. »

Elle a participé à des formations (comptables, commerciales…), mais dont elle estime qu’elle n’avait pas spécialement besoin.

Pour ses clients, la couveuse était totalement « transparente ».

Pour la facturation, Esther passait par le logiciel de la couveuse, ce qu’elle considère comme un « vrai plus ».

« La couveuse me laissait toute latitude de gérer mon activité. Il faut dire que je réalisais un chiffre d’affaires correct. Ils voyaient que ça fonctionnait, et que du coup cela n’avait aucun intérêt de me contraindre à quoi que ce soit. »

Esther se faisait rembourser ses frais kilométrique, les repas, si elle en prenait à l’extérieur, les achats de timbres, son matériel informatique….
Cela pouvait représenter environ 200 euros par mois.

Elle continuait de recevoir les allocations chômage, et a pu récupérer le chiffre d’affaires cumulé via la couveuse sous forme de rémunération Cape, moins les cotisations sociales (soit environ la moitié).

Esther a alors choisi de se lancer en EURL, et aujourd’hui, deux ans après, sa société se porte très bien.

Le changement de statut n’a pas posé de problème à ses clients : « le statut n’a pas d’importance pour eux ».

Pour elle, cela revient au même de facturer via la couveuse ou en EURL.
C’est son expert-comptable qui joue le rôle de la structure.

Finalement, le dispositif a bien répondu à ses attentes. Elle n’y voit aucun point négatif.

Esther conseille la couveuse pour :

« Les personnes qui sont inscrites à Pôle Emploi, si elles veulent tester leur projet en toute sécurité. Ce n’est pas aussi évident de créer son entreprise. Elles vont forcément passer par des hauts et des bas. »

Elle ajoute :

« Pour créer, il faut être bien dans sa tête, être soutenue par son entourage, ou du moins ne pas être démoralisée par les personnes qui vous entourent.
J’ai eu la chance d’avoir un mari qui m’a soutenue, qui m’a motivée, et avec qui j’ai pu discuter.
On se retrouve souvent seule, on doit gérer et le métier de chef d’entreprise et son job de maman, de femme… Ce n’est pas toujours facile, mais cela en vaut vraiment la peine…
 »

Et vous, avez-vous été tenté.e par le passage dans une couveuse ? Pourquoi ?

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