Bonjour Christiane,
Merci d’avoir accepté de témoigner pour Croquefeuille.
Peux-tu commencer par te présenter ?

Bonjour Céline,

Je m’appelle Christiane Lesage, j’ai 59 ans. Je suis mariée, maman de trois enfants, maintenant adultes. J’habite dans un petit village de 500 habitants dans le Pas-de-Calais à Bouin-Plumoison. Après une carrière dans la fonction publique en tant que secrétaire de mairie, j’ai pris une retraite anticipée à l’âge de 47 ans. Actuellement et depuis mars 2009, j’exerce en qualité de secrétaire indépendante.

Quand et pourquoi as-tu décidé de créer ta propre entreprise de secrétaire indépendante ?

J’ai créé mon entreprise en mars 2009 en quelques heures, ni plus, ni moins. J’avais publié une annonce pour proposer mes services aux particuliers et principalement aux étudiants pour les aider dans la rédaction et la mise en page de leurs rapports de stage, mémoires, etc. et j’ai été contactée par un psychologue qui cherchait quelqu’un de très disponible pouvant travailler à distance. J’ai téléphoné à l’URSAFF pour connaître les options possibles et une charmante dame m’a donné toutes les informations dont j’avais besoin. Le statut d’auto-entrepreneur venant de naître, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai visité le site recommandé, téléchargé le formulaire et voilà tout a été réglé très rapidement. Quelques jours plus tard, je recevais mon numéro de Siret. Pour la petite anecdote, la dame de l’URSSAF (qui m’avait demandé mon numéro de téléphone au cas où...) m’a rappelée un mois plus tard pour me demander de mettre en page le mémoire de sa fille qui passait une licence dans l’archivistique. C’était un bon début.

Quels sont tes domaines de prédilection ? As-tu une spécialité ?

J’aime tout particulièrement reformuler des écrits quel que soit leur nature, les mettre en page, écrire des petites histoires autour d’un thème… Depuis quelque temps, je propose de la carterie sur mesure pour les fêtes familiales, mais aussi pour des professionnels (carte de vœux, prospectus, affiche, bons cadeaux…)

À qui s’adressent tes services ?

Je propose mes services aux particuliers, aux professions libérales, aux commerçants, aux artisans.

Tu te présentes comme une « jeune retraitée ». Comment crois-tu que cela est perçu par tes clients et prospects ?

Dans une société où le jeunisme occupe une place privilégiée, je pense qu’il est temps que l’on se rende compte qu’à 50, 60 ans et plus, on a encore beaucoup à apporter. L’expérience du terrain peut être aussi un atout face aux diplômes qui ne préparent pas forcément les jeunes au monde du travail. On a tort de vouloir absolument coller une étiquette sur la valeur des gens et faire abstraction de leurs compétences.
Personnellement, j’aimerais mieux avoir vingt ans de moins, évidemment, mais je n’ai pas honte de mon âge et je ne le cache pas. Apparemment, cela n’a pas l’air de gêner ma clientèle.

Quel est ton statut et comment se passe le cumul de tes rémunérations ?

Je travaille sous le statut d’auto-entrepreneur depuis quatre ans et je cumule cette activité avec une retraite de la fonction publique à taux réduit puisque je n’ai cotisé que 25 ans. Le cumul ne pose aucun problème, n’ayant un chiffre d’affaires que très modeste.

Quels sont les conseils que tu donnerais à d’autres jeunes retraités qui souhaiteraient se lancer comme secrétaire indépendante ?

Personnellement, je n’y vois que des avantages. On continue à faire ce que l’on sait faire depuis longtemps, il faut juste s’adapter aux nouvelles technologies et se familiariser avec les réseaux sociaux qui apportent une plus-value dans nos contacts. Je leur conseillerais néanmoins de ne pas s’isoler, de participer à des forums, de se rendre à des salons…

Et plus généralement, d’après toi, quels sont les critères pour réussir dans ce métier ?

Pour réussir dans ce métier (mais pas seulement), il faut avoir avant tout confiance en soi, avoir envie d’avancer, trouver la motivation et surtout accepter de se remettre en question. Trouver des clients reste le point noir de beaucoup d’entre nous. La prospection, qu’elle soit téléphonique, physique, par courrier, par mail, n’est pas à la portée de tout un chacun ; cela reste un geste commercial et quand on n’a pas la fibre… J’ai essayé un peu tout ça et je me suis cantonnée à la prospection passive. C’est-à-dire en parler chez le boulanger du coin, aux ami(e)s, chez la coiffeuse, au sein de l’association dont on peut faire partie, à condition de « dégainer » sa carte de visite, outil indispensable et le bouche à oreille finit par fonctionner,

Comment vois-tu l’avenir de ton entreprise ?

Tant que des personnes sauront me faire confiance et qu’elles seront satisfaites de mon travail, je prendrai plaisir à faire ce que je fais.

Comme il faut savoir se renouveler, j’aimerais davantage proposer l’écriture : articles, poèmes, récits de vie… et pourquoi pas un roman, mais là ce sera sans doute une autre histoire.

Pour en savoir plus :

http://le-secret-de-mesmots.jimdo.com/